• Vernon - 1992

    Articles de Presse sur Les Tréteaux Volants - 1992

    Troupe théâtrale de non-voyants
    Étape vernonnaise pour les « Tréteaux volants »

    Ils sont sept en scène : Armelle, Patric,, David, Éric, Corinne, Pascal et Anne-Marie. Tous non-voyants, selon la nouvelle terminologie. Une troupe sans doute unique en France qui n’a qu’un désir (et qui le satisfait) : jouer.
    Ils se sont baptisés les « Tréteaux volants », simplement parce qu’ils se produisent un peu partout où on veut bien leur donner une salle. C’est à Pacy sur Eure que la salle Leclerc les accueille encore pour deux représentations programmées les 4 et 5 août prochains. Mais c’est à Vernon qu’ils ont planté leur QG, ayant trouvé à se loger à l’Auberge de Jeunesse de l’avenue d’Ile de France.
    Moyenne d’âge : 20 ans et une belle envie de vivre leur passion théâtrale. « Nous aimons tous le théâtre, monter sur scène, déclare Armelle Ricard qui a fondé et dirige la troupe. Mais c’est uniquement pour le plaisir ». Et l’enthousiasme de chaque comédien corrobore cette affirmation. Originaires de la région parisienne, ils ont présenté en mars dernier, leur spectacle au directeur du Théâtre National de Chaillot qui ne s’est pas privé pour les congratuler et leur exprimer sa totale adhésion. Autant dire que leur répertoire n’engendre pas la mélancolie. A Pacy, les 4 et 5 août, ils présenteront de nouveau « La Grammaire » d’Eugène Labiche et « Les Trois commères », farce en un acte adaptée pour le théâtre par Jacques Raux.
    Et pour ponctuer leur prestation, ils chantent, Patrick se chargeant du synthé, tandis que Christine se charge des costumes. Et quand les trois coups retentissent, il cèdent au trac : « On ne peut pas y échapper ; mais peu à peu, l’appréhension se dissipe, on se laisse prendre au jeu de la scène. Mais on n’oublie jamais qu’on se trouve face au public ».
    Belle joie de vivre, qui étonne et attendrit. Ce que l’on comprend moins bien, c’est qu’une pareille initiative n’aie jamais reçu de soutien financier d’aucune sorte : « Nous fonctionnons sur nos propres deniers, confie Armelle, et nous ne recevons aucune subvention ». Leur seul soutien, c’est finalement celui du public, qui les applaudit et les récompense de leurs efforts.
    Photo : La troupe au complet dans les jardins de l’auberge de jeunesse de Vernon.